Les cygnes métamorphes de
Christelle Verhoest n'ont rien à envier aux loups-garous plus populaires du genre.
Magnifiques comme on se représente ces grands oiseaux des lacs, d'un blanc pur au long cou fin et aux ailes déployées, ils n'en ont pas moins comme toute espèce quelques facettes moins plaisantes à considérer et c'est cette ambiguïté, assortie à la relativité de comportement social de l'espèce humaine, dont se sert l'auteure pour mettre en avant dans ce récit le thème des apparences, souvent trompeuses, notamment en ce qui concerne les individus et même, les communautés et leurs règles. Fuyant l'oppression des
Cycnos sacrés, à la recherche des
Cygnes Noirs dont ils ignorent tout,
Daniel et
Sveinn vont se retrouver notamment face à la rude générosité et à la condescendance intéressée, qu'ils devront clairement considérer avant de prendre leurs propres décisions qui, seules, comptent finalement.
Les décors à la fois sauvages et majestueux de la Bretagne que l'auteure chérit sincèrement, comme la narration des divers mythes et légendes autour des cygnes soulignent de poésie et de drame le périple du couple et l'évolution personnelle de
Daniel. Les épreuves, même les plus tragiques existent pour être relevées et l'espoir ne doit jamais être perdu de vue... car c'est ainsi qu'il disparaît véritablement, comme l'attachement à tout ce qui mérite d'être honoré comme désiré.
Les loups-garous n'ont qu'un seul avantage par rapport aux cygnes de Christelle Verhoest : leurs apparitions dans les ouvrages littéraires et cinématographiques ne se comptent plus, alors que j'ai mis du temps à me résigner à clore ce récit unique après en avoir lu l'ultime mot.
Plus personnellement... Chronique plus complète sur mon
blog.