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 05 - Chapitre 5

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Shali-Virescent
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Shali-Virescent


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05 - Chapitre 5 Empty
MessageSujet: 05 - Chapitre 5   05 - Chapitre 5 EmptyMar 13 Oct - 12:28


Chapitre 5


Note : Je tenais à remercier toutes les personnes venues à la YYC acheter "Blanc comme neige". Merci pour votre accueil. Il m'en reste quelques exemplaires pour les intéressé(e)s

Note 2 : On continue avec nos camarades. L'étau se resserre autour de Neige et de son prince...

* * *

« Comment ça ?

- Je suis arrivé et il était étendu par terre... sans souffle, sans vie. »

Eddric serra l'épaule du prince avec douceur. Autant il pouvait se moquer de lui et le gronder comme un enfant, autant il pouvait se montrer prévenant et doux quand un ami était dans le besoin.

Le prince n'avait pas pu voir ses proches depuis son retour de Verteronce, il ne leur apprenait la nouvelle que maintenant.

« Et comment va Neige ? s'inquiéta Damian en servant un verre d'eau à tout le monde.

- Bien. Il a vite repris comme s'il n'avait perdu ni connaissance ni... »

Il ne termina pas sa phrase, l'émotion lui nouant l'estomac.

Damian glissa une main sur son visage. Ce ne pouvait pas être qu'un simple accident. Neige était un gentil garçon qui connaissait les produits de la nature, il n'aurait jamais ingéré un aliment toxique voire mortel. Et se réveiller juste en défaisant un gilet était tout bonnement impossible. Il croisa les bras sur son torse, le regard posé sur Allistair.

« On ne peut pas envisager...

- ... que quelqu'un m'aurait vu et tenterait de s'en débarrasser ? continua Allistair. J'y ai pensé mais qui ? Je ne me vois aucun ennemi actuellement et puis, pourquoi ? »

Un lourd silence suivit la déclaration. Elle était vraie. Personne n'en voulait spécialement au prince, même dans les pays voisins. Le noble se leva, massant sa cuisse douloureuse, et attrapa sa cape. Il commençait à faire frais dehors, l'automne était là.

« Tu ne restes pas ?

- Non, je vais voir Neige. »

À peine eut-il dit cela que Eddric lui fit signe de ne pas bouger. Intrigué, Allistair le vit fouiller dans ses placards et préparer un panier qu'il lui tendit.

« Ce ne sont que deux trois choses mais je suis sûr qu'il aimera ! »

Allistair souleva le torchon posé dessus et sourit en voyant une tourte et deux pâtés que Eddric avait récupéré chez son père avant de revenir à Fresne.

« J'en suis certain. »

Il les remercia et se dirigea vers les écuries. Il avait dit à Catherine qu'il allait à la chasse, seul. Alors, son arc et son carquois rempli, il attacha le panier de l'autre côté et monta en selle. Il galopa ventre à terre jusqu'à la vieille masure. Il n'avait pas senti le regard de sa fiancée qui l'observait du haut de sa chambre avec une expression mécontente.

Quand il arriva devant la chaumière, il salua Granny qui pliait le linge.

« Oh mon grand, tu es là bien tôt, sourit-elle. Neige n'est pas encore rentré !

- Il est sorti ? lâcha Allistair intrigué. Ne devait-il pas rester au calme ici ?

- Oui, mais il est allé aider Victor et Henri. »

Le silence fit place, et la grand-mère l'invita à venir près d'elle à table. D'abord hésitant, il finit par s'installer en face alors qu'elle préparait le thé. Il lui tendit le panier, et elle le remercia.

« Comment vas-tu, mon garçon ? »

Surpris, Allistair passa une main sur sa cuisse toujours douloureuse et lui sourit. Cela faisait deux semaines qu'il n'était pas venu. Il avait toujours l'impression d'être chez lui ici. C'était si calme et la vie si simple.

« Bien. Le prince est satisfait des travaux à faire et des réparations en cours pour les villages à Rougemont.

- Et avec Neige ? »

Allistair rougit tandis que la vieille femme lui servait une tasse de thé. Il ne savait pas quoi répondre et hésita sur la formulation.

« Bien. Tout se passe bien. »

Un sourire tendre finit par ourler ses lèvres, et il tourna lentement la cuillère dans le liquide chaud.

« Comment vois-tu ta relation avec mon petit-fils ?

- Hm ? Je... je ne sais pas, je... »

Allistair était pris de court. Il baissa et releva les yeux à plusieurs reprises. C'était bien là la première fois qu'on lui demandait une telle chose.

« Ce n'était pas une question piège, sourit doucement Granny. Je m'inquiète pour lui. Il s'est beaucoup attaché à toi. Il est... amoureux de toi.

- Am...oureux ?

- Oui. Je connais bien mon enfant, souffla la vieille dame en buvant quelques gorgées. Et je ne voudrais pas le voir souffrir comme la dernière fois avec ce marchand de pacotille. »

Allistair baissa les yeux sur sa tasse et soupira.

« Je ne veux pas le blesser, avoua-t-il avec douceur. Je... tiens beaucoup à lui. »

Granny hocha la tête d'un air entendu, apparemment satisfaite de la réponse. Mais elle savait bien que la vie d'un noble avec un paysan serait sans doute un chemin de croix.

Ils continuèrent à boire en discutant de choses et d'autres jusqu'à ce que Neige rentre à la maison, un peu avant le repas. Il fut heureux de voir son amant et s'assit à côté de lui alors que Granny mettait la table. Ce soir, ils ne seraient que tous les trois, Till étant resté travailler avec ses frères. Ils mangèrent avec bonne humeur, et Neige raconta toute sa journée avec un enthousiasme qui faisait plaisir à voir. Il avait l'air d'avoir oublié sa mésaventure avec le gilet comme s'il n'avait jamais manqué de mourir...

Après avoir fait la vaisselle, il invita Allistair dans sa chambre et, tandis que le prince s'asseyait sur le lit pour retirer sa fausse jambe - comme il en avait pris l'habitude chaque fois qu'il venait ici - Neige fouilla dans sa sacoche. Il en sortit un joli collier fait d'un lien de cuir et d'où pendait une bille de métal polie. Il le tendit à son amant.

« Madame Loïck, la blanchisseur, m'en a fait cadeau en rentrant, sourit le garçon. C'est son fils qui confectionne ça. »

Allistair tourna l'objet entre ses doigts. La perle avait de jolis reflets bleutés. Vraiment un bel accessoire. Si Catherine le lui avait montré, il aurait ri. Pourtant, là, il ne fit rien.

« Mets-le moi, quémanda Neige en s'installant devant lui. S'il te plaît ! »

Allistair pouffa mais le laissa venir contre lui. Il attrapa la lourde tresse et la releva avant de nouer le lien autour du cou de Neige. Les cheveux blancs glissèrent entre ses doigts.

« J'aime leur couleur, avoua-t-il en ajustant la hauteur du pendentif. On dirait de la neige.

- Victor m'a raconté qu'ils m'ont trouvé dans le vieux chêne que je t'ai déjà montré, raconta Neige. J'avais juste un petit duvet de cheveux blancs sur le crâne, si blanc... qu'on les voyait à peine.

- Tu devais être mignon, rit le prince.

- J'étais pâle, malingre et malade, soupira Neige. Granny a souvent eu peur que je ne passe pas l'hiver.

- Oui mais vivant comme tu es, tu t'es accroché ! »

Allistair déposa un baiser sur le crâne de son amant. Neige lui tendit une brosse et le prince ricana avant de se plier à la nouvelle demande. Il défit soigneusement la natte et commença à passer le peigne dans les cheveux longs. Parfois, il rencontrait un nœud alors il faisait attention à le retirer sans arracher de cheveux. Si on lui avait dit qu'un jour il coifferait quelqu'un, un homme, il aurait envoyé l'impudent pourrir dans les geôles de Clairvauds.

Il continua avec application. C'était relaxant finalement. Le silence fit place, mais il appréciait. Des mots seraient inutiles et briseraient le moment même si Neige semblait rire d'une blague aux vues des mouvements de ses épaules.

Lentement, l'albinos parut se détendre, sa tête glissa sur le côté et il se laissa aller en arrière contre le prince. Ce dernier rit, amusé, et reposa le peigne sur le matelas.

« Hé, tu t'endors ! » souffla-t-il tendrement en le réceptionnant.

Neige ne lui répondit pas alors Allistair déposa un baiser dans son cou et avança ses mains sur le ventre de son amant avec jeu. Aucune réaction. Le prince fronça les sourcils et tourna Neige dans ses bras. Il lui sembla d'un coup mou.

« Neige ? »

Il lui releva le visage avec inquiétude et se figea devant la peau pâle et les lèvres bleues.

« Granny ! » cria-t-il avec panique avant d'allonger le garçon sur le lit.

Il lui tapota les joues d'une main et posa l'autre sur son torse. Aucun souffle ne le soulevait. Son regard se porta sur le lien de cuir qui s'était resserré autour du cou de son amant, laissant une marque rouge.

« Mais qu'est-ce que... »

Granny arriva en courant, inquiète de l'appel. Elle s'approcha avant de hoqueter d'horreur.

« Le lien. Je ne l'ai pas autant serré ! »

Allistair releva les yeux vers elle, paniqué. La grand-mère tira sur la ficelle de cuir mais elle ne se délaça pas.

« Je vais chercher ma paire de ciseaux. »

Elle abandonna les deux amants et descendit. Allistair tenait Neige contre lui et essayait de retirer le lien sans succès. L'objet semblait même se resserrer de plus en plus autour du frêle cou blanc.

« Pas encore... »

À n'en pas douter, le collier était un objet magique. Allistair en vint à se dire que ce n'était pas qu'une simple coïncidence. La seconde fois à quelques semaines d'intervalle... Qui ? C'était la seule question qui lui venait à l'esprit : qui pouvait bien en vouloir à Neige ou... à lui ? Hormis Damian et Eddric, personne n'était au courant de son aventure avec le jeune homme.

Il baissa le regard sur le visage bien trop pâle de Neige et lui caressa la joue.

« Je t'en prie... »

Il ferma les yeux et murmura une prière. Il sursauta quand Granny réapparut dans la chambre et installa son amant correctement sur le lit. Ayant retiré sa prothèse, il ne put descendre du mobilier, alors il resta près du garçon.

« Tiens bien sa tête, je vais essayer de couper la cordelette. »

Allistair fit ce qu'elle lui demandait et il frémit en voyant l'objet coupant approcher du cou blanc.

Granny eut du mal. La matière était apparemment bien solide. Allistair se pencha sur Neige et l'embrassa, murmurant encore une supplique pour qu'il ne s'en aille pas. Et ce fut comme par magie que Granny, dans un sursaut surpris, parvint à couper le lien de cuir en entaillant légèrement la peau, faisant perler une goutte de sang rouge. La bille de métal sauta et roula sur le parquet.

« Neige ? Mon enfant ? »

La vieille femme tapota les joues de son petit-fils. De blanc, elles passèrent à une couleur plus rosée tout comme ses lèvres. Allistair et la mamie poussèrent un soupir soulagé tandis que Neige inspirait l'air goulûment avant de se calmer.

« Hm ? Granny arrête de me taper les joues, se plaignit Neige.

- Si tu ne nous faisais pas tant de frayeur, idiot, je n'aurai pas à le faire ! le sermonna-t-elle avec douceur.

- Quoi ? Je n'ai rien fait. »

Allistair et Granny secouèrent la tête après s'être jetés un regard entendu.

« Neige, te souviens-tu de qui t'a offert ce collier ?

- Madame Loïck, pardi ! répondit-il en se redressant, fébrile.

- Tu en es certain ? insista Allistair en le gardant contre lui.

- Bien sûr ! Elle m'a dit que son fils les confectionnait et en faisait commerce. »

Granny observa son petit-fils longuement.

« Neige, mon petit, Claude n'est pas revenu à Verteronce depuis le printemps et sa mère n'est pas allée le voir.

- Peut-être lui a-t-il fait parvenir par coursier, qu'en sais-je ? » s'énerva-t-il.

Neige croisa les bras, mécontent. Il se remettait bien vite de sa mésaventure, mais sa grand-mère et son amant n'étaient pas du même avis. Il frémit quand Allistair posa ses mains sur ses épaules.

« Allons, ne t'énerve pas, souffla-t-il avec un sourire qui se voulait rassurant. Nous sommes juste inquiets.

- Je me suis assoupi, il n'y a rien d'effrayant !

- Neige... »

Granny se leva et alla sur la commode récupérer le miroir. Elle le leva devant lui.

« Un simple collier ne t'aurait pas fait cela, mon fils. »

Neige attrapa l'objet et se regarda avec perplexité. Il glissa le bout de ses doigts sur l'étrange marque rouge qui barrait son cou. Un frisson parcourut son corps.

« Qu'est-ce que... ?

- Ton collier, souffla Allistair à son oreille. Je te l'ai mis et, alors que je te coiffais, il s'est resserré de plus en plus autour de ton cou pour t'étrangler. »

Neige frémit et Allistair glissa ses bras autour de lui pour le rassurer.

« C'est de la... sorcellerie! murmura-t-il d'une voix blanche. Pourquoi madame Loïck ferait-elle une telle chose ? »

Il releva les yeux vers sa grand-mère puis les tourna vers Allistair.

« Je ne sais pas, souffla le prince en posant sa tête contre la sienne. Je ne sais pas. »

La vieille femme se leva et déposa un baiser sur la tête de son petit-fils.

« Il va te falloir faire attention, fils, et ne plus rien accepter des autres. Deux fois... »

Neige trembla légèrement et avala difficilement. Il suivit des yeux la bonne mère qui sortait de sa chambre et sursauta quand Allistair l'allongea sur le lit.

« Tu m'as fait peur, murmura le prince en se penchant sur lui pour l'embrasser. Ne me refais plus jamais ça ! »

Neige hocha doucement la tête sans lui répondre et se contenta de glisser ses lèvres contre les siennes pour un baiser plus tendre. Comme l'autre soir, ils n'échangèrent qu'un peu de tendresse et de douceur. Et Allistair s'endormit avec la peur au ventre, des pensées sombres plein l'esprit.

* * * * * * * * * * * * * * *

Quand Allistair revint à Clairvauds et raconta ce qui était à nouveau arrivé à Neige, Eddric s'était insurgé et Damian s'était plongé dans un sombre mutisme.

« Je... Je crois que ça vient de Catherine, avoua Allistair en se prenant la tête dans les mains, désespéré.

- Catherine ? Cette idiote ? se moqua Eddric.

- Depuis quelques temps, elle est étrangement froide avec moi malgré ses sourires, continua le prince. Et ses paroles... pleine de sous-entendus.

- Mais Catherine est une gentille fille, s'étonna Damian avant de froncer les sourcils.

- Je le sais bien, souffla Allistair. Elle ne peut pas être si cruelle.

- Par contre, Anne... »

Sa phrase flotta dans la pièce comme une mauvaise blague. Il était connu dans tout Clairvauds que Anne avait quelque chose d'une sorcière. Son apparence et de son austérité alliées à ses étranges occupations la désignaient comme un être démoniaque. Bien sûr rien n'avait été prouvé, sinon sa fille n'aurait jamais pu se fiancer à Allistair, mais... les préjugés avaient la vie dure.

Les jours suivants, le prince évita sa promise pour ne pas envenimer les choses. De toute façon, son père lui avait confié l'ambassadeur de Kerlitt. Le roi Leonart, couronné au début de l'été, avait envoyé son plus fidèle bras droit en visite chez leurs voisins. Une tournée des grandes royautés pour savoir avec qui resterait de son côté et Hautemar lui avait promis son amitié.

« Quelle agréable contrée vous avez-là, prince ! »

Grunvald, l'envoyé kerlittien, posa les mains sur le garde-fou. Il faisait un peu frais pour manger dehors, mais Allistair l'avait invité à déjeuner sur la plus jolie terrasse qui surplombait Clairvauds. Située plein Sud, elle profitait des rayons de soleil automnales.

Allistair se porta à côté de son invité et sourit. L'étranger lui parla alors d'une voix forte, grave et teintée d'un accent prononcé.

« Cela vous donne un bel aperçu de notre pays, sourit le prince hautemaran.

- En effet et je constate également que vos terres sont vertes et fertiles.

- Oui. Nos cultures ont été bonnes cet été, le grain a été engrangé, et nos forêts regorgent de gibier.

- On dit que, cette année, l'hiver sera rude par ici. »

Allistair lui adressa un salut de la tête, confirmant ses paroles.

« Nous avons rempli les greniers et les chasseurs remplissent les pièces avec le gibier. Mais nous importons malgré tout beaucoup de denrées des royaumes voisins, déplora le prince.

- C'est vrai, mais cela favorise les échanges et les amitiés, rit Grunvald en glissant une main dans son épaisse barbe brune.

- Notamment vos magnifiques soieries pour nos belles dames, taquina Allistair. Cela vous plairait-il de visiter Hautemar ?

- Ce serait un plaisir. Vous avez une destination ?

- Si vous aimez la chasse, je peux vous proposer le comté de Chambaud et sa forêt de Verteronce.

- Ah, la chasse ! s'exclama le noble étranger. C'est un passe-temps dont je n'ai plus le luxe depuis que mon jeune roi est sur le trône. »

Il asséna une vigoureuse mais amicale claque dans le dos du prince, manquant de projeter ce dernier dans le vide par la force du coup. L'héritier rit vert et grimaça discrètement. Derrière eux, les domestiques déposaient les plats pour le repas.

« Comte Grunvald, je suis ravie de vous rencontrer. »

Les deux hommes se tournèrent pour découvrir Catherine qui venait se joindre à eux pour le repas. Allistair avait oublié ce détail. La jeune femme, habillée d'une ravissante robe d'un vert discret, s'approcha et tendit sa main que le comte s'empressa d'attraper et de baiser.

« Madame, je suis ébloui par votre beauté, sourit Grunvald. Le prince a là une bien belle fiancée. »

Catherine lui sourit, charmante comme toujours, mais ne manqua pas de jeter un regard mauvais à son promis. Ce dernier se tendit nerveusement, et finit par tirer la chaise de la jeune femme pour l'inviter à s'asseoir. Le déjeuner allait être exquis, pensa Allistair avec cynisme.

Comme promis, Allistair amena son invité passer quelques jours pour une partie de chasse. Le roi Stephan fut ravi d'apprendre que son fils s'occupait du bien-être et des divertissements de l'ambassadeur.

Accompagné par sa garde personnelle commandée par Damian Kerson, Allistair arriva avec son invité et ses hommes en fin de journée à Fresne. Le seigneur Gustave les attendait, chambres et collations prêtes pour ses invités de marque. Une soirée divertissante fut organisée en l'hommage de l'envoyé de Kerlitt, et les Hautemarans purent certifier que les Kerlittiens avaient un débit de boisson impressionnant.

La chasse fut programmée pour le lendemain et devait durer toute la journée. Gustave leur offrit les services de ses fins limiers et de ses hommes tout en discutant avec l'ambassadeur des environs de Fresne. Pendant ce temps, Allistair envoya un de ses soldats s'enquérir de la santé de son étalon confié aux bons soins d'une famille de braves gens. Dans le pli que l'homme devait remettre au petit-fils, Allistair invitait ce dernier à venir souper chez « Albert » demain soir.

Il demanda à Eddric de leur préparer un petit repas pour deux, et le cuisinier gloussa. Le noble finit par se vexer en tentant vainement de se défendre des accusations moqueuses du jeune homme. Il finit par laisser tomber l'affaire et partit rejoindre Grunvald et la troupe pour une bonne journée au grand frais.

Et la chasse fut agréable. L'ambassadeur leva un cerf dont il récupérerait les bois comme trophée, le reste serait préparé pour un buffet organisé le lendemain une fois la viande prête. Grunvald riait fortement, caressant sa barbe, tandis qu'il accompagnait Allistair aux écuries. Les deux hommes marchaient au rythme des pas lents du prince dont la jambe commençait à tirer un peu.

« Merci pour cette sortie, jeune prince ! Je serai ravi de revenir parmi vous pour une nouvelle partie lors d'une prochaine visite.

- Ce serait un plaisir partagé, avoua Allistair en tendant les rênes de sa jument au garçon d'écurie. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas chevauché de la sorte. Vous êtes bon cavalier.

- Vous aussi, mais je suis intrigué... si ce n'est pas indiscret, votre... »

Il baissa les yeux vers la fausse jambe du prince et ce dernier fut surpris. Il la regarda à son tour et sourit.

« J'ai appris à faire avec et cela ne me dérange plus vraiment, répondit-il avec politesse. Mais rester trop longtemps debout à tendance à être fatiguant et douloureux. »

Un sourire se glissa sur ses lèvres alors qu'il apercevait une tresse blanche plus loin, près du logement de Damian et Eddric.

« Prince ?

- Pardon, j'étais perdu dans mes pensées. Vous disiez ?

- Savez-vous ce que le comte a prévu comme festivité pour ce soir ?

- Aucune idée, mais je vous laisse à ses bons soins, j'ai à faire pour la soirée. »

Une lueur intéressée et un peu lubrique brilla dans le regard du Kerlittien. Un rire gras passa ses lèvres et il attrapa, de manière familière, Allistair par le cou.

« Ah la jeunesse ! Je parie qu'il s'agit là d'histoires avec une belle demoiselle aux courbes généreuses.

- Aucunement, se défendit le prince les joues rouges.

- Je garderai votre secret, mon jeune prince, vous n'êtes pas encore engagé dans le mariage ! »

Allistair se racla la gorge et tenta d'échapper à la prise du comte étranger. Il y parvint et se glissa jusqu'au logement devant lequel Neige attendait patiemment. Il apparut dans son dos, le faisant sursauter alors qu'il posait ses mains sur les hanches du garçon.

« Idiot, tu m'as fait peur ! gronda Neige en faisant la moue.

- Tu es si mignon quand tu boudes », sourit Allistair.

Neige prit une expression pincée et cela fit davantage sourire le prince. Il fut invité à entrer dans la petite maison que les propriétaires avaient abandonné à leurs bons soins. Neige passa le premier et marcha un peu dans le logement. Allistair le regardait, perdu dans ses pensées. Il finit par s'approcher de son amant et glissa ses deux mains sur son visage pour l'embrasser.

« J'ai faim... de toi ! » sourit-il.

Le rouge monta aux joues de Neige, mais un sourire mutin ourla ses lèvres. Ils échangèrent un long baiser. Le repas pouvait bien attendre.

Le prince glissa sa main dans celle de son jeune amant et l'entraîna à l'étage. Avec empressement, Neige s'installa sur le lit et attira Allistair contre lui après que ce dernier eut retiré la prothèse. Ils échangèrent caresses et baisers, se chauffant mutuellement, quand le noble se détacha pour l'observer, le regard lointain. Cela intrigua Neige qui posa sa main sur sa joue avec inquiétude.

« Tu vas bien ? souffla-t-il. Enfin je veux dire... tu as l'air ailleurs tout d'un coup.

- Je réfléchissais.

- À quoi ?

- À tout. À nous... »

Le prince lui sourit et glissa ses doigts sur sa joue pâle. Il se pencha sur lui et l'embrassa.

« À nous ? Et... tu en penses quoi ? osa demander le garçon avec une pointe d'appréhension.

- Que je suis bien avec toi comme jamais je ne l'avais été avec mes anciennes conquêtes », lui avoua Allistair.

Neige resta interdit, et le rouge reprit ses droits sur ses joues. Allistair rit doucement avant de l'embrasser à nouveau, mais plus tendrement cette fois. Le baiser se fit plus doux, long et délicieux.

« Albert... »

Le prince se figea à ce nom qui n'était pas le sien. Il déposa un simple baiser sur les lèvres de Neige puis sur son nez.

« Albert... ? »

Allistair avala difficilement. Il ne voulait plus que Neige l'appelle par ce prénom. Il désirait l'entendre soupirer le sien, le vrai. Allistair. Il se détacha et s'assit sur le rebord du lit. Comment le lui avouer ? Il lui tourna le dos, incertain.

« Neige... je... »

Il expira, son dos se voûta et il glissa ses mains sur son visage. Que ferait-il si Neige le repoussait ? Il tressaillit en sentant les doigts de ce dernier se refermer sur ses épaules et quand un baiser fut plaqué délicatement sur sa nuque.

« Albert, ça ne va pas ?

- Neige... il faut que je t'avoue quelque chose, commença Allistair avec hésitation. Je... ne m'appelle pas Albert.

- Pardon ? »

Le prince tourna la tête et osa affronter le regard rosé du jeune homme. Jamais il ne s'était senti si... nu devant quelqu'un. Il ne souhaitait plus garder ce secret pour lui mais comment son jeune amant le prendrait-il après ces longs mois ensemble ?

« Je ne m'appelle pas Albert, répéta-t-il en essayant de paraître plus sûr de lui. Allistair, c'est comme ça que je me nomme.

- Allistair ? Mais pourquoi tu...

- Parce que je ne suis pas le second de Damian et que je ne voulais pas être traité comme un prince. »

Il laissa sa phrase en suspend, espérant que Neige comprenne de suite l'allusion. Mais le garçon ne sembla pas saisir, fuyant même son contact.

« De quoi parles-tu ? Je ne comprends pas... »

Neige secoua la tête, perdu dans ces étranges révélations.

« Neige, souffla Allistair en levant la main pour la poser sur la joue pale. S'il te plaît... »

Le prince sentait son cœur battre trop fort dans sa poitrine. Sa gorge était nouée, et il respirait par petites goulées. Il ne voulait pas que Neige le rejette. Il posa son front contre celui de Neige qui semblait complètement perdu. Sa voix se fit tremblante alors qu'il annonçait clairement sa position.

« Je suis Allistair, fils du roi Stephan et héritier de Hautemar. »

Neige sursauta et se recula pour plonger ses yeux dans les siens. Sa peau parut devenir plus blanche, et sa bouche s'ouvrit et se referma. Ses yeux étaient fuyants, et une lueur apeurée les envahit.

« Tu ne peux pas être le prince, souffla le garçon en secouant la tête. Le prince... il... »

Allistair secoua la tête et lui attrapa les mains. Neige refusait ses aveux et retira ses doigts tremblantes.

« Je t'en prie.

- Prie de quoi ? s'emporta soudainement le garçon. Tu... tu t'es moqué de moi !

- Non, je...

- Tu ne peux pas être le prince parce que jamais il ne s'intéresserait à des gens du peuple et surtout pas à quelqu'un comme moi ! »

Neige sortit précipitamment du lit et repassa sa veste avec fébrilité et maladresse. Son cœur allait exploser dans sa poitrine. Il devait partir.

« Neige, je suis tombé amoureux de toi, avoua Allistair avec une voix remplie de détresse. Pourquoi tu refuses ce que je t'avoue ?

- C'est impossible. Tu m'as menti, tu jouais avec moi ! »

C'était comme s'il venait de comprendre certaines choses, certaines paroles cachées derrière les mots et les gestes de Damian et Eddric. Cachés derrière ses allées et venues entre Clairvauds et Fresne.

« Tu as tout gâché, l'accusa-t-il avec les yeux brillants de larmes.

- Écoute-moi, je t'en prie ! Neige, je t'aime et... NEIGE ! »

Neige secoua la tête à son tour et recula jusqu'aux escaliers. Il se sentait mal, le cœur au bord des lèvres. Il voulait quitter cet endroit alors il courut pour fuir. Allistair l'appela mais en vain. De toute façon, il ne pourrait pas le suivre sans sa jambe. Le prince essaya et tomba lourdement au sol, criant le nom de son amant qui quittait la maison pour les écuries sans rien voir de ce qu'il se passait autour de lui.

* * * * * * * * * * * * * * *

Allistair avait essayé de retourner à Verteronce pour trouver Neige et lui parler mais Grunvald l'avait accaparé le restant de son séjour. Ils étaient rentrés à Clairvauds et l'ambassadeur était reparti avec des présents, ravis de son séjour et promettant de revenir bien vite pour une nouvelle partie de chasse.

La mauvaise humeur du prince s'accentua et même Eddric et Damian en payèrent les pots cassés. Les deux amants avaient essayé de tirer les vers du nez à leur camarade, mais ce dernier finissait toujours par s'emporter sans explication.

« Est-ce que Neige a encore été victime d'une attaque ? demanda Damian.

- Non, grogna le prince.

- Alors quoi ? Tu es imbuvable, désagréable avec tout le monde. »

Le prince se figea et baissa les yeux. Il ne voulait pas agir ainsi envers ceux qui l'avaient soutenu et aidé. Il soupira et se prit la tête dans les mains en s'installant à la table.

« Je suis amoureux de Neige et... je lui ai dit qui j'étais.

- Ah...

- Oui.

- Et ça s'est mal passé.

- Oui. Je ne sais pas quoi faire et j'ai peur que si je retourne près de lui, s'il veut encore de moi, que nos assaillants ne passent à la vitesse supérieure.

- Alors il va te falloir discuter avec Catherine, déclara Damian.

- Je ne sais pas si j'en aurai le courage, cela empirerait peut-être les choses ? »

Un lourd soupir passa ses lèvres, et il sentit la main de son capitaine se raffermir sur son épaule.

Pourtant, un matin, il trouva le calme et la retenue nécessaire pour interroger Catherine. Il trouva la jeune femme sur la terrasse de ses appartements à boire son thé matinal. Il frappa à la porte, contenant son mécontentement, et pénétra dans la pièce. Elle l'invita à s'asseoir près d'elle, mais il n'en fit rien.

« Je n'irai pas par quatre chemins, Catherine, commença-t-il avec aplomb. Êtes-vous derrière ces manigances contre Neige, le garçon qui veille sur Tempête ?

- Pas le moins du monde », répondit la jeune femme en détournant le visage.

Allistair serra les poings et inspira lentement. Elle n'avait jamais su mentir.

« Si ce n'est vous, c'est donc votre mère ? Elle qui tient tant à votre bonheur et au rang que notre mariage lui accordera ! »

Catherine se raidit et se leva d'un bond, faisant chuter la tasse qui se fracassa en mille éclats au sol.

« Comment osez-vous ?

- J'ose ce que je veux, je suis le prince de Hautemar, gronda Allistair en faisant un pas vers elle. Il est connu que votre mère fait montre de sorcellerie.

- Cela n'a jamais été prouvé ! »

L'expression de la jeune femme se fit plus sombre. Elle se mordit la lèvre du bas.

« Pourquoi vous en prendre à Neige ? » redemanda le prince.

La demoiselle resta muette, mais son regard en disant long sur sa haine. Allistair ne l'avait jamais vue ainsi, elle qui était si douce. Mais la carapace se fendait...

« Vous vous affichez avec ce paysan ! s'emporta-t-elle avec véhémence.

- M'afficher ? En quoi, il n'est qu'un ami.

- Et vous qu'un menteur ! Croyez-vous que je ne vous ai pas vu dans les écuries ? On n'embrasse pas un ami de la sorte, surtout pas un homme ! »

Elle lui avait craché cela à la figure avec colère. Il l'attrapa par les bras et serra fort, la faisant gémir douloureusement.

« Taisez-vous, vous ne savez rien ! »

Allistair sentait son cœur cogner dans son torse. Alors elle les avait vu.

« Tu le regretteras ! » cria Catherine hors d'elle en lui parlant plus familièrement.

Allistair la secoua un peu brusquement.

« Qu'est-ce que ta mère a fait, Catherine ? gronda-t-il avec sévérité.

- Elle te fait revenir vers moi.

- Mais je ne t'aime pas, Catherine, j'aime Neige ! avoua le prince.

- Non ! »

Elle refusait cet aveu. Elle ne voulait pas qu'Allistair la quitte pour un... pour un paysan.

« De toute façon, c'est trop tard !

- Qu'a fait ta mère, Catherine ? »

La jeune fille se tordit de douleur alors que la prise du prince se resserra sur ses bras. Elle gémit et se tortilla. Il finit par la lâcher et elle éclata de rire, comme folle.

« C'est trop tard ! répéta la répudiée. Ton paysan doit être mort. »

Allistair se figea, la peur se lut dans son regard et il tourna les talons pour courir comme il put aux écuries. Il lui faudrait la journée pour rejoindre Verteronce. Il n'arriverait jamais à temps... ou s'il croyait la jeune femme, il était déjà trop tard pour son amant. Trop tard pour quoi ?

Ce fut donc avec le souffle court et la peur au ventre qu'il grimpa sur le premier cheval sellé qu'il trouva aux écuries et qu'il partit au triple galop. Il lui sembla alors que toute son histoire avec Neige passait devant ses yeux.
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05 - Chapitre 5
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