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 04 - Chapitre 4

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Shali-Virescent
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Shali-Virescent


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MessageSujet: 04 - Chapitre 4   04 - Chapitre 4 EmptyMar 13 Oct - 12:28


Chapitre 4


Note : Un peu de sexe. Un peu d'angoisse. Notre histoire avance. Les versions papier sont bien arrivées chez moi, elles seront disponibles à la Yaoi Yuri con ce week-end !!

Note 2 : Je suis désolée si certains mots sont collés, j'ai beau faire... Wattpad me bousille ma mise en page (et je change d'éditeur de texte à chaque étape u_u)

* * *

« Al-Albert... s'il te plaît », gémit Neige, les hanches relevées.

Ils étaient dans la grange, pratiquement nus et cachés dans les bottes de foin au fond. Le prince glissait ses doigts avec aisance dans son intimité, étirant et préparant le muscle comme Eddric lui avait expliqué. Il se régalait des gémissements que son amant, à genoux sous lui, poussait et des mouvements de ses hanches.

S'il n'avait pas réussi à toucher le membre viril de Neige dans les préliminaires – la peur et l'appréhension l'avaient envahi – il devait avouer que bouger ses phalanges de la sorte était beaucoup plus excitant pour le moment. Les suppliques de Neige le firent frissonner, et il retira ses doigts pour enduire son propre organe de l'huile que le cuisinier lui avait donnée.

« Albert... je t'en prie. »

Il écarta les pâles globes de chair du garçon et présenta son membre. Il commença à plonger en lui avec lenteur. Avec l'huile et le doigté, il passa plus facilement que leur première fois, et les bruits qui sortaient de la bouche de Neige lui confirmèrent qu'il aimait davantage. C'était des râles chauds, de douces plaintes.

Les mains sur les hanches de son amant, il s'enfonça en lui jusqu'à la garde, et un délicieux frisson remonta le long de son dos. Il s'ébroua et se mit à bouger dans un rythme allant crescendo. Et ce fut bon, meilleur que tout ce qu'il avait pu faire et penser jusque là.

Neige vint à sa rencontre et la friction s'intensifia. Ses coups de reins furent plus brusques et plus sauvages. Sa respiration se faisait chaotique et son sang lui battait les tempes. Il se retira pour mieux revenir à la charge. Le muscle l'étreignit violemment, le retenant de plus en plus alors qu'il frottait le point sensible.

« Neige... tu es si... »

Il ne put finir sa phrase que le fourreau se contracta brusquement tandis que l'orgasme emportait Neige. Il poussa un râle et se répandit en lui avec délice dans des mouvements erratiques, le plaisir remontant dans tout son être.

Essoufflé, il se retira et se laissa couler contre le corps de son amant. Il rit, embrassa la peau alors que ses mains refaisaient le laçage de son pantalon. Neige, la tête dans la paille, osa lui jeter un coup d'œil, sa peau frémissait de l'orgasme. Il n'avait jamais ressenti tout ça.

L'albinos frissonna à la caresse qui remonta le long de son dos alors qu'il s'allongeait de tout son long dans la paille. Allistair lui fit tourner le visage pour l'embrasser tendrement.

« Ça va ? osa demander le prince en jouant avec les cheveux blancs de son amant.

—Oui. C'était... incroyable, sourit Neige en répondant à ses lèvres.

— À ce point ? s'étonna son partenaire en s'accoudant.

— Oui. Tu... avec tes doigts... »

Ils rougirent tous les deux, mais un rire passa les lèvres du prince avant qu'ils n'échangent un nouveau baiser.

« Eddric et Damian...

— Je me disais aussi, coupa Neige avec un sourire doux.

— Tu es déçu ? s'inquiéta Allistair.

— Non, au contraire ! »

Neige se retourna complètement et enroula ses mains autour du cou de son amant pour l'attirer contre lui et l'embrasser à son tour. Le bas de son dos lui tirait, mais beaucoup moins que d'habitude. Il ferma les yeux et se laissa aller à l'étreinte, ses mains massant le haut du corps du prince. Il avait déjà connu des hommes avant « Albert ». Il ne le lui avait pas caché. Il y avait eu le fils du meunier, un marchand ambulant et l'apprenti du boulanger. Sa première fois ? Quand il avait eu seize ans avec Carl, le premier cité. C'était juste de la curiosité et de l'attirance physique. Le second pour plusieurs nuits lors de son passage pendant le marché d'hiver quand il avait dix-huit ans et le dernier peu après par pulsion. Allistair avait semblé ne pas savoir quoi répondre. Avait-il été déçu d'apprendre ne pas être le premier ? Avait-il pris Neige pour une « coureuse de remparts » ? Le prince s'était perdu dans ses réflexions mais avait fini par lui sourire, et cela avait rassuré le garçon.

« Tu restes longtemps Fresne ?

— Le prince pense visiter les villages le long de la frontière avec Rougemont, indiqua Allistair. »

Il se coucha sur le dos et Neige vint se blottir contre lui en posant la tête sur son torse.

« Les récentes intempéries ont fait pas mal de dégâts.

— Cela ne m'étonne pas, soupira Neige en caressant le ventre de son amant. La plupart longent le fleuve et la pluie l'a fait sortir de son lit. »

Il frémit aux doigts d'Allistair sur son épaule. Leur dernière rencontre remontait à trois semaines, quand le prince avait fait l'aller-retour et qu'ils avaient cédé au désir pour la première fois. Il avait eu peur de ne plus jamais le revoir, mais Allistair avait tenu sa promesse.

« Donc, vous serez là plusieurs jours ?

— Même deux bonnes semaines, je pense, sourit Allistair.

— Ça me ferait plaisir », avoua le plus jeune avec un sourire tendre.

Allistair lui embrassa le haut de la tête et ils se turent. Dehors, la pluie s'était arrêtée. À Verteronce, elle n'avait pas été aussi violente qu'à Rougemont. Ce n'était que de légères averses qui ne duraient pas longtemps, mais la dernière avait bloqué le prince à la chaumière pour leur plus grand plaisir.

* * * * * * * * * * * * *

Même s'il devait passer à Rougemont pour inspecter les villages, dispenser aides et conseils et surtout faire une liste des travaux que la couronne prendrait à sa charge, Allistair parvint à rejoindre Neige aussi souvent qu'il le pouvait.

Eddric et Damian le trouvaient plus prévenant et agréable. Le cuisinier le taquinait même sur ses prouesses sexuelles, surtout quand le jeune albinos venait manger avec eux. Le garçon devenait cramoisi, et Allistair se raclait la gorge en fuyant leurs regards curieux, mais l'ambiance finissait toujours en bonne camaraderie.

De son côté, Neige semblait devenir plus adulte. Granny le trouvait épanoui et plus mâture. Elle se doutait qu'il y avait quelque chose entre son petit-fils et le noble, mais, faisant confiance au garçon, elle n'osait pas en discuter avec lui. Bien sûr, elle connaissait ses penchants. Après tout, ne l'avait-elle pas consolé quand Vindric, le marchand, était parti ? Cela l'inquiétait malgré tout. « Albert » était un noble et Neige, bien qu'il soit intelligent et débrouillard, n'était qu'un paysan. Elle choisit de voir et d'attendre...

La fin de l'été approchait à grands pas et, d'ici quelques jours, l'automne allait prendre la relève avec ses couleurs, mais pour le moment, Allistair et Neige en profitaient. À chaque rencontre, ils partageaient une étreinte toujours plus passionnée. Que cela soit quand ils allaient se baigner à la rivière, pique-niquer dans les champs et les clairières ou à la chaumière, ils ne pouvaient s'empêcher de s'unir. Allistair osait un peu plus à chaque fois et il commença à toucher son attribut masculin. Il était émerveillé par sa douceur et sa chaleur, mais surtout par les gémissements poussés par Neige quand il le caressait. Il se fit plus audacieux à chaque rencontre, mais sans toutefois faire face à son amant pour lire chaque expression de plaisir sur ses traits. Eddric lui avait dit que cela rendait la chose meilleure et que l'on percevait tout l'amour de son partenaire comme un miroir. Cette dernière remarque lui avait fait peur. Il n'arrivait pas à assumer réellement ce qu'il ressentait. Il avait envie d'être avec Neige, tout le temps, de le toucher, le caresser, l'avoir juste près de lui, mais était-ce plus qu'une simple passade ? Il était prince, héritier de Hautemar et... et que faisait cette calèche dans la cour pavée de Fresne ?

Il s'approcha, intrigué. C'était une calèche de Clairvauds avec les armoiries royales. Il fronça des sourcils et attrapa un soldat qui passait par là pour savoir qui venait d'arriver.

« Dame Catherine, Votre Altesse, répondit l'homme. Elle est avec dame Clotilde en vous attendant. »

Allistair écarquilla les yeux, plus que surpris. Depuis quand Catherine décidait-elle de voyager ? Elle qui n'aimait pas vraiment les trajets... Avec un peu de hâte, il se dépêcha d'aller la trouver. Un domestique lui apprit qu'elle était dans le boudoir de la femme du seigneur Gustave. Clotilde était enceinte de leur troisième enfant et ne sortait pas vraiment du château. Il se fit annoncer puis introduire dans la petite pièce.

« Votre Majesté, sourit Clotilde en essayant de se lever.

— Restez assise, madame ! Je venais juste voir ma fiancée. »

Catherine lui tendit la main, et il l'attrapa pour la baiser.

« Je me languissais de vous, souffla-t-elle. Alors plutôt que de vous attendre, j'ai pensé venir ici. C'est si charmant, et dame Clotilde est tellement adorable.

— Vous devez être fatiguée par le voyage, demanda le prince en restant près d'elle.

— Non, je me suis assoupie pendant le trajet, répondit la jeune femme avec un sourire tendre.

— Bien. Je vais vous laisser en bonne compagnie alors. »

Allistair lui sourit et lui embrassa à nouveau le dos de la main puis fit de même à Clotilde. Il s'inclina et s'avança jusqu'à la porte.

« Nous pourrions aller voir Tempête ? » demanda la future mariée.

Allistair se figea, interdit, avant de tourner le visage vers sa promise. Son cœur se mit à battre plus vite.

« Je suis navré, mais cela ne sera pas possible. Nous pourrons aller balader à cheval, proposa-t-il en forçant un sourire.

— Oh ! Quelle bonne idée, je suis certaine que vous connaissez un coin merveilleux pour piquer-niquer.

— Je demanderai à Eddric de nous préparer un panier et... nous irons demain. »

Catherine tapa dans ses mains dans un petit rire satisfait. Allistair sortit de la pièce et s'adossa à la porte. Il avala difficilement avant de se masser les tempes. Catherine ici... à Fresne. Et Neige qui devait venir passer la soirée avec lui dans son logement qu'il empruntait à Eddric et Damian. Il sentit le poids de son secret se faire plus lourd sur ses épaules. Si être Albert était facile quand il se trouvait en compagnie de Neige et ses deux camarades, être Albert et Allistair devenait impossible si Catherine se retrouvait dans l'équation.

« C'est pas vrai... »

Il inspira et expira lentement pour se calmer. Il ne fallait surtout pas que Neige vienne le trouver ici. Catherine et le jeune homme ne devaient pas se rencontrer.

Il marcha jusqu'aux écuries, mais fut stoppé par Damian et le capitaine Ian Jorik. Ce dernier, un cinquantenaire, était l'officier principal de Fresne sous les ordres directs du seigneur Gustave. Un homme de confiance, solide et expérimenté.

« Mon prince, s'inclina le vieil officier.

— Capitaines, belle journée ?

— Tout à fait, les intempéries semblent passer et il ne reste que quelques villages.

— Bien, nous ferons nos recommandations auprès de Guillaume pour débloquer les fonds, sourit le prince. Nous avons encore une semaine pour finir les visites.

— Un émissaire royal ? demanda Damian en désignant la calèche.

— Catherine. »

Un léger silence suivit l'annonce, et Jorik tapota l'épaule de son prince avec amusement.

« Vous êtes jeune, mon prince, sourit Jorik. Et vous avez là une belle demoiselle alors ne vous faites donc pas de souci. Le mariage est pour bientôt ?

— Nous devons toujours décider d'une date, soupira Allistair.

— Il serait bien temps de vous marier, les fiançailles durent depuis trois ans ?

— Oui mais Catherine n'a que vingt ans. »

Il fit la grimace à la claque du capitaine dans son dos. L'homme le laissa avec Damian et retourna à ses occupations.

« Alors Catherine est là...

— Oui.

— Tu fais comment pour ce soir ? Je doute qu'elle te laisse passer la soirée chez nous...

— Je sais, soupira Allistair avec lassitude. Je vais devoir prévenir Neige. »

Damian lui tapota l'épaule avec compassion et Allistair marmonna. Il continua son chemin jusqu'aux écuries où on lui sella une jument. Avec de la chance, Neige ne serait pas encore parti et il pourrait aller le retrouver pour quelques heures.

* * * * * * * * * * * * *

Si Neige avait été déçu d'apprendre l'annulation de la soirée, il n'en montra rien. Allistair se sentait quand même mal. Il avait prévu de lui offrir un présent. Un livre de contes qu'il avait déniché à Clairvauds chez un libraire. Un soupir passa ses lèvres.

« Allistair ? Vous sentez-vous bien ? »

Il cligna des yeux et les tourna vers sa promise. Cette dernière le fixait avec inquiétude.

« Oui, ne vous inquiétez pas, ma dame.

— Pourtant vous semblez ailleurs ce soir, déplora-t-elle avec tristesse. Vous aurais-je déçu en quelque chose ? »

Le prince se tendit. Il voulait lui dire que oui, qu'elle n'aurait jamais dû venir, mais il ne pouvait pas. Il secoua doucement la tête et tenta un sourire.

« Je suis juste un peu fatigué.

— Mangez et couchez-vous tôt, demain est un autre jour, et nous irons nous promener. »

Elle glissa sa main sur la sienne et la serra avec douceur. Comme il aurait préféré passer la soirée avec Neige et ses deux camarades. Ils auraient échangé des blagues, taquiné les uns et les autres, bu également mais modérément pour son amant. Il lui rendit son geste et reprit son repas.

Le reste de la soirée se passa dans le calme même si la demoiselle s'était remise à raconter les derniers ragots de Clairvauds. Allistair essaya de s'y intéresser, mais il se contenta de hocher la tête avec un sourire poli. Il retourna dans sa chambre après le repas et, sur son balcon, ne put que regarder dans la direction de Verteronce, de la chaumière de Neige. Comment pouvait-il prendre autant de place dans son esprit ? Il soupira avant d'aller se coucher après avoir retiré sa prothèse.

Et le lendemain n'arrangea rien. Quand bien même la balade et la compagnie de Catherine fussent agréables, Allistair n'était pas là. Son esprit était ailleurs, à Verteronce. Il parla peu, encore moins que d'habitude, et sa promise s'en inquiéta. Elle tenta de le dérider et de l'intéresser, mais rien n'y fit. En rentrant, elle alla même jusqu'à interroger Damian pour savoir si son promis était souffrant. Le capitaine répondit que non, sans doute que la santé des villages en partis détruits le préoccupait trop, souligna-t-il avec un sourire. Catherine le laissa, perplexe.

La jeune femme essaya de retrouver son fiancé, mais ne le vit que de loin alors qu'il quittait Fresne à cheval. Croisant les bras, elle se demanda ce qu'il pouvait bien aller faire en fin de journée en dehors du château. Elle tourna les talons et retourna dans ses appartements pour se débarrasser de la poussière.

Les jours qui suivirent se ressemblèrent : Catherine tenta de passer du temps avec son promis, mais celui-ci était encore plus perdu dans ses pensées et poussait des soupirs régulièrement. Cela commença à vexer la princesse et, quand elle en parla au prince, ce dernier nia tout, avançant seulement que les visites des villages le fatiguaient et l'inquiétaient, car les sommes ne seraient pas négligeables.

Un matin, alors qu'elle cherchait Allistair, Catherine rencontra Neige. Ce dernier était venu à Fresne avec Till et André. Ils amenaient des planches pour les réparations du toit des écuries, malmenées lors du dernier orage.

« Mademoiselle, vous avez fait tomber votre mouchoir ! »

Neige se précipita pour ramasser le carré de tissu de soie qui venait d'échouer sur la terre encore boueuse.

« Oh, je vous remercie, sourit la jeune femme.

— De rien. »

Neige la regarda avec gentillesse. Catherine rougit alors qu'elle dévisageait cet étrange jeune homme Elle baissa les yeux et se confondit en excuses. Neige se surprit à rire doucement, il ne s'arrêtait plus sur les regards des gens concernant son apparence. Il inclina légèrement la tête et la laissa pour retourner à son travail.

Ce ne fut qu'une heure plus tard que Catherine débusqua Allistair. Elle le trouva dans les écuries, près de la jument à la robe isabelle. Il semblait discuter avec quelqu'un que la jeune femme ne pouvait voir de là où elle se trouvait. Mais elle pouvait entendre... et ce qu'elle comprit lui serra le cœur.

« Quand pourrons-nous nous voir ? demanda le prince à l'inconnu. Je voudrais me faire pardonner pour le repas de la dernière fois.

— Viens chez moi, ce soir, souffla Neige caché derrière la jument. Il y aura toute ma famille, mais Granny se fera un plaisir de t'accueillir parmi nous.

— Tu es certain... je veux dire, ils ne diront rien pour nous ?

— Non, ils savent déjà, répondit Neige en haussant les épaules. Enfin si tu peux venir... j'ai entendu dire qu'il y avait une dame importante au château.

— Hm. Je m'arrangerai. »

Catherine, adossée à la palissade, écoutait la conversation. Ce n'était pas bien poli, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Elle ferma les yeux et écouta la suite sans vraiment l'entendre. Elle avait bien compris que son promis et l'inconnu n'étaient pas que de simples connaissances. Elle se tendit quand elle aperçut son prince enlacer l'autre et l'embrasser. Son cœur s'arrêta quelques secondes, et un immense chagrin l'envahit. Elle se mordit l'index et s'enfuit dans ses appartements en maudissant Allistair. Ce n'était sans doute qu'une passade mais ils étaient fiancés et jamais Allistair ne s'était montré si distant avec elle.

Elle s'enferma dans ses appartements, pleurant sur son lit alors que son jeune cœur lui faisait mal.

« Ma chère enfant ? »

Une voix résonna dans la pièce et la jeune fille sursauta Elle s'agenouilla sur le matelas et s'essuya les yeux. Elle devait avoir une mine affreuse.

« M-Mère ?

— Ma chérie, que vous arrive-t-il ? »

Catherine se leva et s'approcha d'un miroir rond. Elle ne quittait jamais Clairvauds sans le prendre. Certains parlaient d'un caprice d'enfant et d'autres de vantardise mais il en était tout autre. C'était le seul moyen pour la jeune fille de rester en contact avec sa mère.

Elle caressa le métal doré avec douceur et resta un moment silencieuse alors que le visage de sa mère apparaissait sur la surface lisse.

« Je-Je crois qu'Allistair voit quelqu'un...

— Pardon ? Que dites-vous ?

— Je crois qu'Allistair voit une autre femme, répéta plus fortement la princesse. Je l'ai entendu et vu dans les écuries ! »

Catherine releva les yeux dans ceux de son promis avec une expression de tristesse et de folie.

« En êtes-vous certaine, mon enfant ?

— Bien sûr, il l'a même embrassée, gronda-t-elle. Je n'ai pas vu son visage mais sa tenue... il a embrassé une paysanne, une vulgaire fille de ferme à la chevelure blanche comme la neige ! »

Anne toisa sa fille et une expression sombre et dure se peignit sur ses traits. Sa fille eut à nouveau les larmes aux yeux.

« Ne vous en faites pas, mon enfant, je vais m'occuper de tout cela. »

Un mince sourire ourla ses lèvres et Catherine tressaillit avant de lui offrir une expression pleine de joie. Sa mère avait toujours pris bien soin d'elle.

Une fois qu'elle eut arrêté le sortilège reliant leurs deux miroirs, Anne lâcha une exclamation qui fit trembler les murs. Elle était si près de son but, si près de lier sa famille à celle du roi Stephan et de donner à son nom l'éclat qu'il avait perdu. Elle n'allait pas laisser une impudente séduire le prince et réduire à néant ses projets. Elle attrapa une poignée de poudre et la jeta sur le miroir.

« Miroir, mon beau miroir, montre-moi celle qui a l'audace de séduire notre prince ! »

Une image floue se forma, et Anne hoqueta quand elle aperçut Neige attablé, un livre de compte devant lui.

« Ce n'est pas... une femme ! »

La colère et la stupeur marquèrent ses traits. L'indignation et l'humiliation également. Ce n'était pas qu'une simple trahison, c'était... pire. Mais qu'importe, homme ou femme, elle se débarrasserait de l'importun avec la même facilité. Un rire passa ses lèvres, et elle se mit au travail. On ne se moquait pas d'une Montfleur sans en subir les conséquences.

* * * * * * * * * * * * *

Neige marchait lentement le long du chemin le ramenant chez lui. Il avait pu voir Allistair un moment, trop rapide à son goût. Alors, ayant encore du temps, il avait demandé à André de le déposer chez Victor pour l'aider à la comptabilité, il n'y trouva que sa femme et ses cousins. Il travailla quelques heures, mais son esprit était ailleurs. Il était un peu déçu de ne pas balader à cheval avec son amant. Il comprenait que celui-ci avait des responsabilités.

Arrivé au croisement, il découvrit une roulotte sur le bas côté. Il s'approcha, intrigué, avant de voir que l'une des roues était solidement embourbée. Il sursauta quand une vieille dame l'interpella.

« Mon garçon, tu tombes bien, sourit la femme édentée.

— Qu'y a-t-il, grand-mère ?

— Ma roue, ma pauvre roue... »

Neige hocha la tête. Les dernières pluies automnales avaient trempé les routes.

« J'ai vu qu'elle était coincée dans la boue, indiqua-t-il. Tu n'as pas réussi à la sortir ?

— Non, je crois que l'attelage est trop lourd, s'attrista-t-elle. Mes caisses sont pleines de beaux gilets pour les nobles de Fresne. M'aideras-tu ? »

Neige l'observa puis baissa le regard vers la roue. Il se concentra pour essayer de trouver une solution. Il pourrait aller chercher Till, mais il savait que ce dernier était avec ses frères pour couper des arbres. Il avisa des planches puis la roue.

« Aide-moi, dit-il. Donne-moi tes planches. »

La femme grimpa sur son chariot et lui tendit ce qu'il demandait. Avec précaution, Neige les position de façon à ce que, lorsque le chariot avancerait, la roue sorte de la boue. Il invita donc la marchande à faire bouger son canasson et, après quelques essais infructueux, ils réussirent.

« Comme tu es gentil, mon petit, laisse-moi te remercier en t'offrant un gilet.

— Ce n'est pas la peine, je...

— Cela me fait plaisir, allons, viens choisir ! »

Neige grimpa dans l'attelage, et la dame ouvrit deux coffres. Dedans se trouvaient de très beaux vêtements. Le tissu était doux, satiné ou solide. Il y avait toutes les couleurs. Elle lui offrit un gilet brun et brodé, en coton, qu'elle lui boutonna.

« Te voilà beau comme un sou neuf, sourit-elle.

— Merci. »

Neige sauta à terre et salua la vieille dame alors qu'elle se remettait devant. Elle fit claquer les rênes et reprit son chemin après un dernier « au revoir » à Neige.

Le garçon glissa ses mains sur le tissu. Il rougit en se demandant comment Allistair le trouverait avec un si joli vêtement lorsqu'il viendrait manger ce soir à la maison. C'était son premier gilet. Il reprit son chemin et marcha d'un pas plus léger jusqu'à la chaumière.

* * * * * * * * * * * * *

« Neige ? »

Allistair mit pied à terre. Il avait réussi à trouver une excuse pour s'enfuir de Fresne, sa fiancée le rendait chèvre et il avait besoin de la fraîcheur de son amant. Il attacha la bride de sa jument au poteau et avança jusqu'à la porte. Cette dernière était ouverte et il se figea en voyant une paire de chaussures dépasser.

Il se précipita en boitant et reconnut Neige, allongé sur le ventre, ses longs cheveux blancs éparpillés sur son dos. Son sang ne fit qu'un tour, et il tomba à côté de lui, sans prendre gare à sa prothèse ni à son genou qui tapa douloureusement le parquet en bois.

« Neige ? Hé ? Tu m'entends ? »

Il attrapa son partenaire et le retourna. Neige était bien plus pale que d'habitude. Allistair posa une main sur sa joue et la tapota doucement en l'appelant. Rien. Il remarqua alors que le jeune homme ne respirait plus. Ses lèvres étaient bleues et son souffle inexistant.

« Non... pitié. »

Le cœur d'Allistair se mit à battre plus fortement. Ses mains tremblèrent et elles défirent avec fébrilité le gilet. Il ne savait pas quoi faire. La peur lui tenaillait l'estomac.

« Neige, ouvre les yeux. »

Sa voix n'était qu'un mince murmure noué par l'émotion. Il tendit la main et mit les cheveux blancs en arrière.

« Je t'en prie. »

Il embrassa son front puis le nez puis ses lèvres. Ses yeux commençaient à lui piquer et sa gorge se noua de tristesse. Une larme coula le long de sa joue et s'écrasa sur celle de son amant.

« Neige... »

Il ne voulait pas le perdre. Il prierait n'importe quel dieu, mais il ne voulait pas le perdre. Il baisa à nouveau les lèvres bleues alors que son corps tremblait d'émotions. Il murmura à nouveau son prénom.

« Hnn... »

Allistair se détacha en ouvrant grands les yeux et s'aperçut que Neige s'était remis à respirer. Il lui attrapa le visage et lui caressa les joues.

« Neige ?

— Al-Albert ? murmura le garçon en papillonnant.

— Tu vas bien ? Ça va ? »

Allistair l'aida à s'asseoir et s'assura que le garçon allait bien. Il le prit alors dans ses bras et laissa les larmes couler le long de ses joues. Il avait eu si peur quand il l'avait vu inconscient par terre. L'émotion le prit.

Neige était hagard et ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait. La vieille dame lui avait boutonné le gilet, et il était rentré dans la maison, content de sa tenue. Et plus rien.

« Albert ? »

Il ne comprenait pas surtout quand il sentit quelque chose d'humide dans son cou. Là, il se figea. Un frisson le parcourut et il entendit son amant murmurer des choses incompréhensibles. Il finit par lui rendre son étreinte, glissant ses bras autour du cou puis il caressa ses cheveux courts pour le rassurer.

« Je vais bien. J'ai juste perdu connaissance.

— Tu vas bien », répéta Allistair en resserrant sa prise.

Ils restèrent là jusqu'à ce que le prince se calme, et ils rentrèrent dans la maison pour rester au calme devant le feu de cheminée. Neige, sur la demande de son amant, avait laissé le gilet sur la chaise, et ils s'étaient installés sur le canapé. Il lui fit la lecture, caressant ses cheveux sombres alors que le prince avait la tête posée sur ses cuisses. Il ne voulait pas le quitter, il... l'aimait.

Granny et Till arrivèrent avec Victor et Henri. Neige raconta sa rencontre avec la vieille dame puis Allistair prit la suite en expliquant comment il avait retrouvé le garçon. Les adultes prirent peur et Granny attrapa son petit-fils contre elle pour se rassurer. Victor et Henri échangèrent un regard inquiet. Les deux frères posèrent les yeux sur le gilet, et ils décidèrent de s'en débarrasser. C'était le seul objet inconnu, mais Neige protesta, c'était un joli cadeau.

Le reste de la famille fut là bien vite pour le repas et on tut l'incident pour ne pas les tracasser. Neige laissa ce moment de côté pour profiter de la soirée alors qu'Allistair était avec lui, au milieu des siens.

Le prince resta pour la nuit, incapable de laisser Neige seul tant il avait eu peur en le découvrant sans vie. Ils ne firent rien ce soir-là. Allistair s'installa dans le dos de Neige, ses bras autour de son jeune amant, son visage caché dans les longs cheveux blancs. Une main près du cœur du garçon assurait à Allistair qu'il battait toujours.
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